Comme dans un bon vieux film western, le public a été ému par la fin du sénateur John Mac Cain. Certains ont même fait verser quelques larmes chez des spectateurs ébahis par la bravoure et le cran du vieux cow-boy.
le scénario étai si bien écrit qu’on a oublié que tout le long du film, le cow-boy tirait sans discernement, tuant une multitude d’indiens auxquels on n’accorde même pas une identité.
John Mac Cain a fait la guerre du Vietnam. Il ne s’est pas dérobé comme Donald Trump. Il a combattu et a fait quatre ans de prison. Fait prisonnier, il a été torturé, mais il a fait preuve d’un tel cran que son geôlier l’admirait, dit-on.
Il a terminé en beauté en s’opposant frontalement à Donald Trump et, ultime acte de bravoure, en demandant à ce que l’actuel locataire de la Maison Blanche ne soit pas invité à ses funérailles.
Toutes ces larmes et ces fleurs ont évidemment enseveli le reste, c’est-à-dire l’essentiel.
Que faisait Mac Cain au Vietnam? Il n’était pour une activité humanitaire. Il bombardait les Vietnamiens, dans une sale guerre qui a fait des centaines de milliers de victimes. Napalm, produits chimiques, bombes de toutes sortes, rien n’a été épargné à ce pays.
Ce n’était pas un film, c’était un massacre. Et Mac Cain en était. Aux premières lignes.
Plus tard, devenu politicien influent, Mac Cain a défendu toutes les options guerrières américaines. Il a même reproché à l’administration américaine de ne pas en avoir fait assez. Il a côtoyé et soutenu des groupes qui allaient enfanter Daech. Et dans une vidéo devenue célèbre, il a prône le bombardement de l’Iran. Il l’a fait en s’amusant.
Héros de l’Amérique? Peut-être. Mais pour ceux qui recevaient les bombes, c’est une autre histoire.
Pour nous, pour les gens du sud, le héros, c’est Giap. C’est Ben M’Hidi.
Mais une certitude pointe: il faut arrêter de demander aux victimes d’admirer leur bourreau.