Elections locales: l’assassin présumé de Mecili candidat à Aït-Rezine, wilaya de Béjaïa

M. Chafa Bouaïche, président du groupe parlementaire du FFS, a déclaré que Abdelmalek Amellou, accusé par le FFS d’être l’assassin présumé de Ali Mecili, compagnon de Hocine Aït-Ahmed, abattu devant son domicile à Paris en avril 1987, s’est porté candidat aux élections locales de novembre prochain dans la wilaya de Béjaïa.

M. Chafa Bouaïche a dénoncé ce « crime contre l’Etat de droit », lors de son intervention durant le débat sur le plan d’action du premier ministre Ahmed Ouyahia.

(sur cette vidéo après 1 mn 35 sur ce lien : http://bit.ly/2wBSx3q)

« Abdelmalek Amellou, le criminel qui assassiné Ali Mecili, l’avocat, le moudjahid et le compagnon de Hocine Aït-Ahmed », est candidat « sur la liste d’un des partis du pouvoir », a déclaré M. Bouaïche. « C’est grand crime contre l’Etat de droit », a-t-il déclaré, ajoutant que l’Algérie ne peut se développer « quand l’Etat de droit est cantonné dans les textes ».

M. Bouaïche n’a pas précisé où Abedelmalek Amellou était candidat. Selon des informations recueillies auprès de sources proches du FFS, M. Amellou serait candidat sur une liste RND à Aït-Rezine, près de Ighil-Ali, dans la wilaya de Béjaïa.

Ali Mecili, considéré comme l’auteur d’un rapprochement entre Hocine Aït-Ahmed et Ahmed Ben Bella, principales figures de l’opposition en exil dans les années 1980, avait été tué de trois balles le 7 avril 1987, dans le hall de son immeuble alors qu’il rentrait chez lui, le soir.

Deux mois après les faits, la police française a arrêté l’auteur présumé de l’assassinat, Abdelmalek Amellou.

Dans son livre « l’affaire Mecili », paru aux éditions La Découverte en 2002,Hocine Aït-Ahmed avait décrit Abdelmalek Amellou comme un petit truand chargé par les services spéciaux algériens, le DGPS, alors dirigé par le général MejdoubLakehal-Ayat, de tuer Ali Mecili. Selon les médias français de l’époque, un ordre de mission de la sécurité militaire algérienne signé du capitaine Hassani a été trouvé sur lui.

L’arrestation d’Oumellou est restée sans suite. L’État français, a décidé de l’expulser en vertu de la procédure « d’urgence absolue », avec son amie Fatima Beliati.

Pour la famille de Mécili, c’est une exfiltration décidée par le gouvernement français au nom de la raison d’État afin de soustraire l’affaire à la justice. Cela se passait durant le premier septennat de François Mitterand, sous le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac, lorsque Charles Pasqua était ministre de l’intérieur.

Abdelmalek Amelloua pu ainsi échapper aux poursuites aussi bien France qu’en Algérie, où il s’était fait discret depuis.

Marché automobile algérien: trois marques détiennent un monopole de fait

 

 

Le marché automobile algérien a été fortement déstabilisé. Le prix à payer pour lancer une industrie fortement décriée ?

Abed Charef (Le Quotidien d’Oran, jeudi 21 septembre 2017)

http://bit.ly/2yfLlX2

 

Trois marques automobiles ont acquis, en 2017, des positions qui leur permettent d’exercer un monopole sur le marché algérien. Renault, Sovac (Volswagen) et Tahkout (Huyndai) ont bénéficié d’une conjoncture particulière, créée par des décisions gouvernementales, pour asseoir leur mainmise. Grâce à leurs unités de montage, dont certaines ont été fortement critiquées, elles sont les seules à pouvoir commercialiser leurs véhicules en 2017.

Il n’y a pas eu une décision assumée pour imposer cette situation, mais une succession de mesures, prises par petites touches, pour déboucher sur ce résultat. Sous le gouvernement de M. Abdelmalek Sellal, les licences d’importation étaient délivrées de plus en plus tard dans l’année, pour retarder les échéances de paiement. M. Abdelmadjid Tebboune, partisan du blocage des importations, a accentué le mouvement. Au moment où son «plan d’action » sera validé par le parlement, fin septembre, M. Ahmed Ouyahia héritera d’une situation qui lui permettra éventuellement de zapper ce dossier.

Le nouveau ministre du commerce, M. Mohamed Benmeradi, a clairement évoqué cette hypothèse. Il a laissé entendre que 2017 pourrait être une « année blanche » en matière d’importations de véhicules. Au cours d’une émission de radio, il a déclaré que la décision pour l’octroi des licences n’avait pas encore été prise.

Euphorie chez les uns

M. Benmeradi a indiqué que les trois constructeurs déjà installés (Renault, Sovac, Tahkout) produiraient près de 100.000 véhicules en 2017, un seuil que le gouvernement semble considérer comme suffisant pour assurer un approvisionnement minimal du marché.

Chez les trois marques implantées en Algérie, c’est l’euphorie. Le carnet de commandes est plein, malgré la hausse des prix. Depuis trois ans, les prix des véhicules neufs ont doublé. Pour certains modèles, il faut attendre de longs mois. Résultat : des véhicules neufs acquis auprès du concessionnaire peuvent être revendus immédiatement avec un bénéfice de 10 à 15 pour cent. Une Sandero Stepway 2017 acquise à 1.65 millions de dinars est revendue au-dessus de deux millions de dinars au marché de Masra, près de Mostaganem, selon un courtier.

Colère chez les autres

Par contre, chez les autres marques, c’est une colère contenue qui domine. L’Association des concessionnaires a tenté de l’exprimer, en déplorant une situation « précaire », due à des engagements non tenus par le gouvernement, et des « blocages » qui hypothèquent l’avenir de la filière.

Mais en privé, les choses sont dites plus crument. Le gouvernement a favorisé les uns au détriment des autres. Peugeot et Nissan ont ainsi des dossiers d’investissement ficelés, mais non agréés, à cause notamment de l’attitude de l’ancien ministre de l’Industrie Abdessalam Bouchouareb. Celui-ci avait vaguement parlé de considérations économiques et stratégiques, mais le gouvernement n’a jamais clairement expliqué le pourquoi de ces retards.

Une filière décimée

Ces cafouillages débouchent sur des résultats absurdes. A Oued-Smar, dans la zone industrielle de la banlieue est d’Alger, une grande marque n’a qu’une seule voiture à exposer dans un immense show-room. Les employés font des efforts désespérés pour montrer que les choses se passent normalement, mais tout sonne faux : le véhicule exposé n’est pas à vendre, il n’y a pas de véhicule à vendre, ni ici ni ailleurs. Les prix affichés n’ont aucune signification, les prospectus distribués présentent des véhicules non disponibles. Il faut juste faire semblant et tenir. En attendant quoi?

Rassuré qu’il ne sera pas cité, le chef des ventes avoue : il ne sait pas. Le concessionnaire attend une licence d’importation, mais il ne sait pas pour quand elle sera délivrée, ni si elle le sera. Il commence même à être saisi par le doute : il sera difficile d’importer des véhicules avant la fin de l’année.

Entretemps, il fallait payer les salaires, les loyers et différentes charges. Il faut aussi garder le personnel, dont une partie a bénéficié de formations complémentaires lorsque l’offre avait explosé.

Incertitude et manque de visibilité

Mais ce qui gêne le plus, c’est l’incertitude. « On peut perdre de l’argent durant une mauvaise année », affirme le responsable d’une firme implantée à l’ouest d’Alger. « Cela fait partie du jeu », ajoute-t-il. « Mais ne pas savoir si on va avoir une licence, quand on va l’avoir, ne pas savoir si on va être autorisé à investir ou non, tout cela est insupportable », dit-il.

« Ils ne savent même pas comment ça fonctionne », dit-il en parlant de l’administration du commerce chargée de délivrer les licences. « Ils pensent qu’acheter 5.000 véhicules, c’est comme aller à l’épicerie du coin et se servir ». Un expert financier, qui a longtemps côtoyé l’administration du commerce, émet l’hypothèse suivante : des licences peuvent être accordées avant la fin de l’année, mais comme les importations ne peuvent être réalisées avant le début de l‘année prochaine, elles seront comptabilisées sur l’année 2018. Pour lui, 2017 risque fort d’être une année blanche pour les concessionnaires tarditionnels.

Prudence de Yousfi

La crise a toutefois permis à trois groupes d’émerger. Renault, qui a fêté, il y a une semaine, son 100.000ème véhicule monté en Algérie ; Sovac, qui a annoncé en début de semaine le lancement des commandes pour ses véhicules produits à Relizane ; et Tahkout, qui fait l’assemblage de véhicules Hyundai à Tiaret.

Face à un marché garanti pour un temps, avec une forte demande et une offre gérée de manière administrative, les trois marques concernées ont pris une longueur d’avance. Elles ont même la certitude d’être appuyées pendant de longues années : du fait qu’elles se sont installées « dans le cadre du programme du président de la république », le gouvernement va tout faire pour assurer leur succès et prouver ainsi la viabilité de la démarche mise en œuvre, malgré le côte primaire de cette industrie naissante.

Le ministre de l’industrie au sein du gouvernement Tebboune, M. Mahdjoub Bedda, l’a appris à ses dépens. Il a été éjecté du gouvernement après avoir critiqué une industrie automobile quoi constituait, selon lui, « une importation déguisée ». Le nouveau ministre de l’Industrie, M. Youcef Yousfi, ne fera certainement pas la même erreur. Il s’est prudemment contenté d’annoncer une révision du cahier de charges pour ce secteur, en attendant un arbitrage de M. Ouyahia.

Homme d’Etat et homme de pouvoir

 

La révision de la loi sur la monnaie et le crédit, premier chantier du gouvernement de M. Ahmed Ouyahia, offre une nouvelle opportunité de faire un parallèle entre l’œuvre de Mouloud Hamrouche et celle du nouveau premier ministre. Dans sa méthode d’exercer le pouvoir et de gérer les affaires du pays, Moulourd Hamrouche était soucieux de construire un Etat avec des contre-pouvoirs puissants ; M. Ouyahia est préoccupé par l’idée de détenir le maximum de pouvoirs, y compris quand cela implique d’écraser les institutions.

Ahmed Ouyahia se trouve à court d’argent. Il a avoué que les salaires du mois de novembre risquaient de ne pas être payés, faute d’argent dans les caisses e l’Etat. Dans l’incapacité de trouver des ressources budgétaires supplémentaires, il décide de recourir à la création monétaire. Pour le faire, il doit lever un obstacle : la loi le lui interdit. Il change la loi, pour faire ce qu’il veut.

Mouloud Hamrouche s’était trouvé dans la même situation, peut-être même dans une situation plus difficile, car le pays n’avait pas de réserves de change et était fortement endetté.

Malgré cela, Hamrouche a fait adopter la loi sur la monnaie et le crédit. Concrètement, cette loi lui impose trois contraintes principales : elle lui interdit la création monétaire au-delà d’un certain seuil, représentant dix pour cent des recettes prouvées l’année précédente ; elle lui impose un échéancier de remboursement limité à dix mois, et elle met ces décisions entre les mains d’un gouverneur  de la Banque d’Algérie, sur lequel  le gouvernement n’a pas de prise. Le gouverneur de la Banque Centrale, nommé par le président de la république pour un mandat de six ans, renouvelable une fois, est chargé de missions précises, souvent opposées à la tendance dépensière de l’exécutif.

Autrement dit, Mouloud Hamrouche voulait mettre en place des institutions et des règles de gestion auxquelles se soumettraient les gouvernants. Ouyahia veut mettre les institutions à sa disposition et au service de sa politique. Hamrouche voulait instituer des contre-pouvoirs puissants, autonomes, immuables, capables de garder le cap face aux erreurs et errements des gouvernants qui sont, par définition, conjoncturels. Ouyahia saborde les contre-pouvoirs, pour disposer de tous les leviers de la décision.

C’est toute la différence entre un homme politique qui veut construire un Etat avec des institutions pérennes, et un homme de pouvoir qui renforcer son pouvoir au détriment des institutions.

Mourad Goumiri: « L’injection massive de dinars sans contreparties réelles va faire entrer l’économie algérienne dans une phase d’hyperinflation »

Mourad Goumiri explique, de manière simple et pédagogique, le « financement non conventionnel » et ses conséquences.

On peut lire l’interview sur le site du journal Reporters:

http://bit.ly/2xxTvxL

 

Entretien : Mourad Goumiri, professeur en sciences économiques, à propos du financement non conventionnel : « L’injection massive de dinars sans contreparties réelles va faire entrer l’économie algérienne dans une phase d’hyperinflation ».

Le financement non conventionnel et l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit sera certainement le sujet phare, dimanche prochain, à la plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors de la présentation du plan d’action du Gouvernement par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Dans cette interview accordée à Reporters, Mourad Goumiri, professeur en sciences économiques, explique le concept et expose les conséquences du recours à ce genre de financement pour l’économie nationale.

Reporters : Qu’entend-on tout d’abord par financement non conventionnel ? 
Mourad Goumiri : C’est tout simplement un crédit sans convention. Dans tous les pays du monde, le financement se réalise après négociation d’une convention, aussi bien les conditions d’octroi du crédit que son montant, les intérêts et les commissions, les annuités de remboursement, les délais de grâce… Toutes ces conditionnalités sont fixées dans une convention de crédit qui ouvre droit au financement. Le financement non conventionnel passe au-dessus de tout cela.
Quels changements doit-on attendre de l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit ?
Dans la loi 90-10, le Gouvernement de M. Hamrouche avait pris le soin de verrouiller les relations entre le Trésor public et la Banque Centrale d’Algérie (BCA) par des articles qui conditionnent les avances de la BCA au Trésor public, de manière à éviter à tout prix le laxisme dans les finances publiques. Le Trésor public devait générer ses propres ressources par la recherche de solutions internes sur les dépenses de l’Etat et sur ses recettes. Les arbitrages finaux étaient essentiellement politiques et la recherche du consensus social était toujours souhaitable, même dans les circonstances les plus graves. Les avances étaient annuelles et ne dépassaient pas un certain pourcentage du niveau des recettes confirmées l’année d’avant. Le Gouverneur de la BCA était inamovible durant son mandat (5 ans), et il avait pour mission principale de défendre les équilibres macro-financiers et la parité du dinar. En faisant sauter ces deux verrous, puis la relation Trésor public et Banque d’Algérie, le pouvoir monétaire a été mis entre les mains du pouvoir exécutif, ce qui est la pire des situations. Le Président et son Premier ministre vont en user et abuser et procéder à l’injection massive de signes monétaires sans contreparties réelles.
Est-ce réellement le recours à la planche à billets ?
L’institut d’émission est sous la tutelle de la Banque d’Algérie, et ce qu’on appelle vulgairement « la planche à billets », c’est tout simplement l’impression de billets de banque. Dès lors que le Trésor public pourra, durant cinq ans, tirer autant de billets qu’il souhaite sur injonction du gouvernement, il n’y a plus de limite, sauf celle que se fixe le pouvoir. Celui-ci va couvrir toutes ses dépenses publiques par de la « fausse monétaire » en quelque sorte, durant les cinq prochaines années.
Quelles en seront les conséquences sur l’économie nationale ?
Les conséquences seront désastreuses sur tous les marchés, mais, en particulier, sur celui de l’emploi, le pouvoir d’achat des salariés et les retraites. C’est un acte politique grave mais non assumé, puisqu’il est camouflé et insidieux. Ni le Président ni le Premier ministre ne déclarent au peuple qu’un tel procédé mutualise la dette publique sur l’ensemble de la population, riche et pauvre. Alors qu’on aurait dû faire supporter le plus gros de la charge aux plus riches. En effet, au niveau macro-économique, l’injection massive de dinars sans contreparties réelles va automatiquement faire entrer l’économie algérienne dans une phase d’hyperinflation, voire de stagflation, dans la mesure où cette injection massive de dinars ne se traduira pas par une croissance économique forte à « deux pieds ». Au contraire, elle va amplifier l’économie informelle, la fraude et l’évasion fiscale et, bien entendu, la fuite de capitaux à l’étranger et la détérioration de la parité du dinar sur le marché des changes. Au niveau micro-économique, les chefs d’entreprise verront leurs carnets de commande se vider, puisque l’offre publique et la consommation vont se réduire.
Y aurait-il d’autres solutions pour éviter le recours à l’endettement extérieur ?
Il ne faut pas diaboliser l’endettement. Je ne connais aucun pays au monde sans endettement intérieur ou extérieur. Le problème, c’est ce que vous faites des crédits que vous avez mobilisés. A l’évidence, si c’est pour construire la plus grande mosquée au monde, ce n’est pas ce que nous pourrons appeler en économie un investissement rentable. En outre, si les crédits non gouvernementaux tombent dans les nasses de la corruption intérieure et extérieure, il est évident que les surcoûts des investissements annulent les gains de productivité escomptés. Les solutions existent réellement, sans remonter jusqu’à l’Audit de l’utilisation des quelque 1 000 milliards de dollars, engrangés depuis 1999. Il est évident qu’il faille faire supporter la charge sur les plus riches et ceux qui ont profité le plus de cette manne financière depuis plus de vingt ans. Mais à ce niveau, on quitte l’économie et on se dirige vers le politique.

Recueillis par Fella Midjek

 

 

Que faut-il penser de Mediapart?

Le site Médiapart a publié le 24 août un article sur l’Algérie intitulé: « Abdelaziz Bouteflika n’est plus le centre du pouvoir ».

L’article est signé « Rédaction de Mediapart« . Voici le lien:  http://bit.ly/2gUnTeu

Voici une capture d’écran:

article mediapart

 

Petit problème: Cet article avait été publié le 17 août 2017 par le site middleeasteye.net. Voici le lien:

http://bit.ly/2faYDwP

Voici une capture d’écran:

 

article abc 1

Le contenu est le même:

article abc 2

Enfin, il se trouve que je suis l’auteur de cet article.

PS: Une investigation d’AlgériePart pour expliquer ce qui s’est passé?

Ahmed Ouyahia, une conception centralisée et autoritaire du pouvoir

 

http://bit.ly/2gF0zgW